Nicolas Sarkozy reprend à son compte l’encadrement
militaire des jeunes délinquants. Une bonne idée ?
Je pense que toutes les annonces faites aujourd’hui par Nicolas Sarkozy sont frappées d’un handicap : ce sont des annonces électoralistes, électorales.
Aujourd’hui, le Président peut bien annoncer ce qu’il veut, même si ce sont de bonnes idées quand il reprend les nôtres, mais la vérité, c’est que cela se fait sur le fond d’annonces budgétaires.
Claude Guéant a annoncé qu’en 2012 on supprime 3000 postes de policiers et gendarmes. Quelques choses ne va pas, il y a un décalage avec la réalité que vivent les Français.
Le chef de l’Etat annonce 30.000 places de prison
supplémentaires*. Est-ce nécessaire ?
Bien-sûr on connaît l’Etat des prisons françaises, l’encombrement et l’impossibilité d’exécuter les peines. Le constat est partagé. Mais si vous supprimez les
policiers et si vous ne donnez pas les moyens à la justice, vous pouvez annoncer 30.000 places. Ce ne sont que des mots. La vérité budgétaire, c’est que rien n’est prévu pour ça. Nicolas
Sarkozy donne l’impression de paniquer à 8 mois de la présidentielle. Il y a des propositions certainement justes mais elles ne sont pas financées.
Nicolas Sarkozy annonce 20 nouveaux centres d’éducation
fermés. Une réponse adaptée ?
C’est un élément du dispositif. Mais là encore vous voyez bien l’affolement qui existe. Je ne dis pas que les mesures en elles-mêmes sont des mesures qu’il ne faut
pas mettre en œuvre. Le Président, depuis 10 ans, nous promet la sécurité maximale. Il est confronté à son fiasco, son échec, les Français ne le croient plus.
Pensez-vous qu’il sera tenté de ramener pour la
présidentielle le débat sur le terrain de la sécurité ?
Regardez ce qui se passe. C’était un des points forts de Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, il y a un décalage, entre ce que vivent les Français et ses annonces qui
consacrent l’échec cuisant de la politique de Nicolas Sarkozy. Il va essayer à nouveau d’en rajouter pour apparaitre comme celui le plus en pointe. Il n’est plus crédible sur ce sujet, il a
épuisé ses munitions. Et budgétairement, ses choix de diminuer la présence publique, les gendarmes et policiers, vont à l’encontre de la police de proximité par exemple.
(*) construites par Bouygues ? (ndlr)