J'ai transmis le texte ci-dessous dimanche à
la rédaction locale du Républicain Lorrain en demandant de passer le texte dans son intégralité.
Le rédacteur Fabien Siegwart m'appelé mardi
pour le dire qu'il passerait mercredi le texte amputé des articles du code pénal auxquels je me référais, ce que j'ai accepté. Il a toutefois également jugé utile de modifier mon titre ,
"Céleste Lett un député-maire entre sédition et discrimination " en "le député doit respecter la loi" et de ne pas passer un certain nombre de passages.
S'il semble mettre sa fierté de journaliste
à ne pas passer des textes in-extenso, il ne faudrait pas qu'il "caviarde " ainsi des textes qui ne lui ont rien fait ! J'assume et je lui ai écrit l'entère paternité de mes propos
!
Pour la bonne compréhension de tous, le
texte original est ci-dessous avec les parties manquantes dans l'article de ce jour en bleu et italique souligné
Le député-maire Lett vient de déclarer qu’il se
rendrait à la dernière manifestation contre le mariage pour tous, à laquelle toutes les forces de la droite conservatrice et réactionnaire, de l’UMP au front national en passant par tous les
groupuscules néo-fascistes et néo-nazis ont appelé à participer!
Il a aussi déclaré qu’il ne célébrerait pas les mariages de personnes du même sexe en mairie de Sarreguemines.
Les deux déclarations sont à mes yeux extrêmement graves !
Il ne s’agit plus d’une affaire d’opinion : Céleste Lett a largement pu exposer son opinion contre l’extension d’un
droit à tous, que ce soit dans la rue, dans les colonnes du Républicain Lorrain ou à l’Assemblée où
pour une fois il a été actif ! Mais maintenant il s’agit d’une loi votée au terme d’un long débat par le Sénat et l’Assemblée et dont les décrets d’application ont été publiés. La loi
s’applique et s’impose à tous et je trouve particulièrement choquant qu’un élu de la République, le même qui vote les lois et est officier de l’état civil, pense pouvoir s’affranchir de
l’obligation de respecter toutes les lois, mais au contraire pouvoir choisir celles qu’il suit et celles qu’il refuse !
Comme chaque citoyen il peut ne pas être d’accord avec une loi, il peut militer pour son abrogation sous un autre
gouvernement, mais comme tout à chacun, et d’autant plus en tant qu’élu et qui plus est législateur, il doit absolument respecter et appliquer la légalité républicaine ! Ne pas le faire,
c’est justifier toutes les dérives et la fin de l’état de droit !
Se joindre à une manifestation comme celle de
dimanche, c’est appeler à la sédition – ce qui convenons-en, est incompatible avec les fonctions de député représentant tous les citoyens de sa circonscription et rémunéré par ce même
Etat qu’il remet en cause !
L’autre aspect de ses déclarations est à mes yeux aussi grave et aussi répréhensible : Céleste Lett déclare qu’il ne
célébrera pas de mariages entre personnes de même sexe. A en croire les déclarations de Monsieur Lett au Républicain Lorrain, demander pour un couple homosexuel à être marié par le maire,
serait de la « provocation »: on ne saurait mieux exprimer son homophobie !
Il s’agit là d’une véritable discrimination, comparable à un refus de marier par exemple des noirs, des malades, des handicapés ou sur une autre registre des
athées ! En effet il y a bien à ses yeux des citoyens de deuxième zone qui ne « méritent » pas d’être mariés par le maire, mais devront se contenter d’être mariés par un adjoint volontaire-désigné !
Au-delà de la réprobation morale de la majorité de ses concitoyens, Céleste Lett risque de lourdes condamnations s’il s’obstine à ne pas respecter les lois de la république :
Le code pénal indique que "la discrimination (...) commise à l'égard d'une personne physique ou morale par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public, dans l'exercice ou à l'occasion de
l'exercice de ses fonctions ou de sa mission, est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 € d'amende lorsqu'elle consiste à refuser le bénéfice d'un droit accordé par la loi ou à
entraver l'exercice normal d'une activité économique quelconque."
Par ailleurs,
il pourrait aussi être condamné en raison de l'article du Code pénal, qui prévoit que "le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique,
agissant dans l'exercice de ses fonctions, de prendre des
mesures destinées à faire échec à l'exécution de la loi est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 € d'amende".
Il est vrai que les faits
seraient difficiles à établir et que son patrimoine alimenté au fil des ans par ses salaires cumulés de maire, de député, de vice-président de la CASC lui permettraient de faire face sans trop de
difficulté à des amendes même élevées.
Reste qu’un député-maire qui se déclare prêt à se mettre hors les lois votées par un parlement élu démocratiquement n’est pas le
meilleur représentant d’une république exemplaire et qu’il ouvre ainsi une voie dangereuse vers le désordre !
Comme moi, Céleste Lett a des
convictions et je respecte, sinon ses convictions, du moins son droit à les avoir et à les exprimer, mais il est impératif qu’il respecte l’ensemble de ses obligations légales ! S’il ne
le veut pas, il faudra qu’il démissionne pour mettre ses actes en accord avec les valeurs qu’il se plait à répéter qu’il a!
Eric Kamblock
Conseiller municipal