RL 27/12/2011
« La communauté d’agglomération ajoute une corde à son arc. Elle vient en effet de récupérer la compétence tourisme. C’est donc elle qui aura en charge l’accueil et l’information des touristes, la promotion et l’animation du territoire, la commercialisation de produits touristiques, ainsi que la création, la gestion et l’entretien d’équipements touristiques. Ainsi l’office de tourisme de la ville de Sarreguemines, qui emploie actuellement sept équivalents temps plein, passe dans le giron de la Casc. Le système associatif restera le mode de gestion, mais le champ d’intervention sera étendu aux 26 communes de l’agglomération. « Nous définissons aujourd’hui cette compétence ; nous pourrons l’amender par la suite », précise Roland Roth, président de la communauté d’agglomération.
L’office de tourisme restera dans ses locaux actuels, propriété de la ville. Son budget est de l’ordre de 440 000 €, 80 000 € issus de recettes propres, 360 000 € de subventions de la ville. L’ensemble du budget est transféré à la communauté d’agglomération qui siégera désormais dans les organes de l’office de tourisme. »
En catimini, pendant ce qu’il est convenu d’appeler la trêve des confiseurs, le maire de Sarreguemines transfère la compétence tourisme à la CASC !!
On ne saurait mieux refléter le défaut de démocratie locale : le conseil municipal de Sarreguemines n’a pas encore été appelé à se prononcer, ni même été informé au préalable !
Il semble toutefois que la CASC anticipe un peu et néglige quelques « formalités » : en l’espèce 27 votes ! un de chacune des communes concernées et un nouveau vote de la communauté !
Le déficit structurel de l'Office du tourisme est une bonne occasion pour Lett de transférer cette compétence à la CASC, mais il n’ pas encore été décidé des modalités financières exactes du transfert: La commission de transfert de charges doit notamment fixer le coût de cette compétence pour la Ville.
Concernant Sarreguemines, le coût annuel de la compétence tourisme, à hauteur de 360 000€ de la subvention versée par la ville, sera défalqué de l'attribution de compensation dont bénéficie la Ville.
Après une première délibération de la CASC, suivie par la consultation de la commission de transfert de charges, la CASC devra à nouveau se prononcer, ainsi que toutes les communes de la CASC pour accepter ce transfert, le tout par délibération bien entendu.
Les communes environnantes de Sarreguemines ne sont à l’évidence pas toutes intéressées de la même manière par le tourisme. On imagine quels arguments ont été employés pour faire accepter aux maires des communes rurales des dépenses supplémentaires :
Pour Sarreguemines, c’est peut-être une économie (ce qui reste à voir , puisque l’attribution de compensation sera revue à la baisse), mais aussi une perte de « souveraineté » et petit à petit la ville perd la maîtrise de son avenir et ses habitants n’ont plus leur mot à dire.
Pour les communes de la communauté, nul doute qu’on leur aura vendu à la sauvette l’idée que cela ne leur coutera (presque rien) et que « ça pourrait rapporter gros ».
On est tout de même inquiet sur le sort de l’adjointe au Tourisme de Sarreguemines ! Que va-t-elle devenir ? Nous sommes certains qu’une sortie par le haut est envisagée : elle pourra se consacrer à la 4éme Fleur et continuer à toucher son indemnité, et du coté CASC, pourquoi pas un 15éme poste de vice-président indemnisé généreusement pour la nouvelle compétence « Tourisme »
Il est toutefois possible que le vote qui aura de nouveau lieu soit accompagné de prises de positions négatives de la part des maires des communes qui ne sont que peu concernées par le tourisme.
On se rappellera qu’à propos de l’aire de grand passage des maires ruraux se sont (pour la première fois !) élevés contre les dirigeants de la CASC et la décision d’implantation à rue d’Ippling. De nombreux autres ont ouvertement ou en coulisse déclaré que jamais ils n’auraient dû accepter ce transfert de compétence de la ville de Sarreguemines à la CASC !
Absence de concertation et démocratie bafouée sont les marques de fabrique de Céleste Lett, qu’il soit maire, député ou vice-président de la CASC !
On comprend bien dès lors que sous couvert de « mutualisation » et « économie d’échelle » il transfère à marche forcée des compétences de la ville vers la communauté et sa technostructure hors du champ démocratique: après les ordures, après la médiathèque, voilà le tourisme, et demain le conservatoire !
Les séances du conseil communautaire sont de simples chambres d’enregistrement, celles du conseil municipal de Sarreguemines sont le plus souvent des formalités de vote de décisions déjà prises par le maire.
A Sarreguemines, TGV signifie malheureusement « Transfert à Grande Vitesse » vers la CASC
Si la démocratie locale est ainsi réduite comme une peau de chagrin comment s’étonner que les citoyens ne votent plus !