Il n’est pas si fréquent que notre député de base soit actif en tant que législateur, il est donc légitime de s’interroger.
http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion3055.asp
Nous sommes d’ardents défenseurs du plurilinguisme et des langues régionales,
en particulier dans l’enseignement public pour tous. On ne peut donc que se féliciter qu’un cadre législatif vienne les protéger et permettre leur développement.
On peut toutefois craindre que ce projet de loi ne soit comme tant d’autre qu’un effet d’annonce à portée électoraliste.
On peut aussi craindre que cette loi ne vienne encore ajouter aux dépenses des régions, alors qu’elles sont de plus en plus muselées sur le plan financier. La région Lorraine n'a au demeurant pas attendu une loi pour s'impliquer dans la défense et le développement des langues étrangères et régionales.
Pour s’en convaincre on lira avec intérêt les notes ci-dessous rédigées par la vice-présidente du conseil régional Angèle Dufflo :
« De la mobilité linguistique
Le Conseil Académique des langues et cultures régionales réuni par le Recteur le mercredi 15 décembre avait comme objectif de faire le bilan de l’enseignement des langues régionales et d’entrevoir des perspectives à travers le plan pluriannuel pour le développement des langues et cultures régionales.
En termes de statistiques et pour tous les degrés d’enseignement, les résultats sont satisfaisants grâce aux efforts de formation et d’investissement des enseignants.
Par contre, les rapporteurs font état d’une baisse généralisée des effectifs en allemand.
Cette baisse est sensible pour les collèges, les lycées et les classes européennes.
A noter également un recul sur l’enseignement paritaire.
Des inquiétudes se font jour quant à la promotion de l’allemand comme langue régionale. (Double statut de l’allemand en
tant que langue régionale et langue étrangère).
Le Recteur précise qu’en application du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, 16.000 postes seront supprimés en 2011 ;
L’académie Nancy-Metz devra rendre 640 postes et bien au-delà en raison de la nécessaire solidarité nationale.
L’enseignement des langues à de petits effectifs sera directement menacé (allemand-luxembourgeois mais aussi latin et grec).
Les accords binationaux entre la France et l’Allemagne ne seront plus respectés.
Il en ressort qu’il devient urgent et nécessaire de resituer le débat sur l’apprentissage des langues et cultures régionales.
La maitrise de l’allemand répond plus que jamais à une réalité culturelle du quotidien de notre région transfrontalière et à une nécessité sur le marché du travail, la mobilité linguistique est dorénavant une impérieuse obligation.
La Région Lorraine agit utilement et concrètement pour faciliter l’apprentissage de l’allemand à travers des dispositifs qui ont fait leurs preuves.
Aujourd’hui et dans un contexte interrégional dû à notre positionnement géographiques aux portes de l’Europe et à notre dynamique transfrontalière, il nous faut aller plus loin.
Une réflexion sur l’apprentissage de la langue allemande et luxembourgeoise est prioritaire afin de déboucher sur des décisions et des projets concrets.
Il nous faudrait réaffirmer la position de la Région, poser la maitrise de l’Allemand comme enjeu essentiel de la grande Région. »
Angèle Dufflo, Vice-présidente déléguée aux Actions régionales relevant du Patrimoine de l'Institution