Quand ça veut pas …
Mon intention première était de parler de la réforme des rythmes scolaires et du comportement indigne – un de plus ̶ de l’UMP à son égard ; ou des Roms et des méthodes de Manuel Valls – méthodes, il faut bien le dire, entérinées par l’Élysée et Matignon ; ou encore ̶ au risque de soulever quelque ricanement à droite mais aussi, hélas, à gauche ̶ de rendre un hommage appuyé à Patrice Chéreau. Mais, pour une fois, c’est l’actualité sarregueminoise qui m’impose son propre tempo avec
1 – le déménagement carné des abattoirs et leur prochaine mise en liquidation : où l’on apprend que le repreneur n’en était pas à son coup d’essai ! S’en était-on préoccupé au moment de la reprise et avait-on pris les précautions indispensables, ou bien, trop content de « trouver quelqu’un », lui avait-on donné les clefs de la maison sans vérification aucune ?
2 – en commission urbanisme, une information – enfin ! ̶ sur la situation de l’immeuble de la pointe rues Clémenceau et Foch. Là aussi, le promoteur trainait derrière lui un certain nombre de casseroles et les a amenées avec lui. S’en est-on préoccupé au moment de lui confier les clefs de la maison ? Probablement pas : à Sarreguemines l’investisseur privé non seulement est roi, mais il fait ce qu’il veut. Ainsi la ville se retrouve-t-elle devant un immeuble en voie de dégradation avant d’avoir été achevé, mais encore face à une incongruité architecturale. La laideur, comme le ridicule, ne tue pas, mais elle décourage.
Il n’y a pas de politique urbanistique et architecturale dans notre belle cité.
3 – la réunion des arboriculteurs de Neunkirch, lesquels ont demandé à l’adjoint présent où en était leur souhait de voir construite une nouvelle maison. Réponse extraordinaire de l’adjoint : en substance, c’est l’architecte de la ville qui bloque. Ce n’est pas beau, messieurs, de se défausser de ses propres responsabilités sur autrui. Sauf si l’architecte en question a de bonnes raisons, mais alors il faut les exposer ! De plus, est-ce cet architecte qui fait les beaux jours de la politique de la ville, ce qui voudrait dire en réalité
qu’il n’y a pas de politique de la ville à Sarreguemines ?
Un fonctionnaire territorial n’est pas responsable politiquement : cela incombe par définition à l’élu.
4 – des découvertes successives, donc, qui ne devraient pas nous surprendre puisque nous savons, depuis peu c’est vrai, que l’adjoint à la culture – le même qu’en 3 ci-dessus, également conseiller général ̶ ne s’occupe absolument pas, sinon pour la photo dans au Journal de Sarreguemines, du programme culturel annuel qui est bâti par le service ad hoc.
Il n’y a donc pas non plus de politique culturelle dans notre ville !
Mais que font-ils donc ?
5 – à propos de culture, la mise en vente des librairies Chapitre, victimes elles aussi d’Amazon et autres sites de vente en ligne. S’il n’y a pas rachat en bloc, y aura-t-il un repreneur pour le magasin de Sarreguemines ? En d’autres termes, notre ville sera-t-elle suffisamment attrayante pour que quelqu’un s’intéresse à elle ? Ne faut-il pas, dès à présent s’inquiéter de cette situation ? Sinon, gageons qu’il en sera pour les livres comme pour la musique : si l’on veut acquérir un de ces irremplaçables – à mon goût ̶ vecteurs culturels, il faudra s’adresser … à Amazon !