Sarreguemines, Ville (Dé-) Pensée- ou Ville Passée ?

Le maire a fait cadeau aux conseillers municipaux- avec l’argent des contribuables- d’un exemplaire du livre « Sarreguemines, Ville Pensée »

Sa consultation inspire les réflexions suivantes :

Ce livre repose sur un ensemble d’erreurs et de mauvais choix et révèle bien la nature profonde de la politique municipale du maire Lett: tournée vers le passé et indifférente aux gens !

Pourquoi aller chercher une obscure maison d’édition marseillaise (Images en Manœuvres Editions) pour éditer cet ouvrage à compte d’auteur ? Au fait, il n’existe pas de société qui s’appelle « Images en Manœuvres Editions » ! Le fournisseur du livre  doit donc être « VISUAL ART DESIGN (VAD) RCS Marseille B 353 344 161 » (http://www.societe.com/bilan/visual-art-design/353344161201009301.html).

Pourquoi payer 43 888€ pour réaliser cet ouvrage (ci-dessous attribution de marché du 6/6/2011) au cout unitaire de 30€  et vendu par l’éditeur sur son site à 35€

N’aurait-il pas été possible de ne pas délocaliser cette activité en confiant la réalisation du livre à une maison d’édition locale, comme par exemple les Editions Serpenoises (qui affirme « la Lorraine, rien que la Lorraine, mais toute la Lorraine » et présente à son catalogue de nombreux ouvrages sur les villes de notre région http://www.editions-serpenoise.fr  ) ou même chez Serge Domini Editeur ( http://serge-domini.fr/ )

Les textes : on nous dit que Didier Hemmert, l’archiviste municipal, est la principale plume. On le croit volontiers car on connait son érudition et sa passion pour Sarreguemines. On est plus sceptique sur la contribution des autres « auteurs », sauf celle de Gregory Bitsch, qui signe en fin d’ouvrage un texte convenu sur « Penser la ville de demain » et celle de Céleste Lett qui signe l’introduction qui n’est pas plus originale. Introduit par le maire et conclu par le directeur de la communication, ce livre révèle ainsi son véritable objectif : assurer la promotion du maire actuel.

Notre ville compte beaucoup de passionnés d’histoire. Il aurait été beaucoup plus intéressant pour les lecteurs qu’il soit fait appel à eux pour des textes plus brefs, plus ciblés, plus personnels!

Les photos :

Tout d’abord le parti pris de ne montrer que des bâtiments, sans aucune personne ou visage humain, donne une image momifiée de notre ville, sans vie, entièrement tournée vers le passé. (À noter tout de même l’exception que constitue la photo des « auteurs » en page « biographies » !)

On a utilisé les membres du club photo pour jouer les éclaireurs et montrer au photographe Michel Bourguet, totalement étranger à Sarreguemines, les lieux intéressants ! En dédommagement le conseil municipal a voté une subvention (à titre de pretium doloris?) de 400€. Les photos sont honnêtes, mais sans âme ! Pourquoi ne pas avoir mis les adhérents du club photo à contribution pour les photos, ou même organiser un concours public ? La qualité n’en aurait pas souffert – tant s’en faut- et leur passion aurait donné une toute autre dimension à l’ouvrage !

Sarreguemines, Ville Passée ? il est également remarquable que toutes les photos (sauf les 3 dernières consacrée au bâtiment EDF, à la mairie et au carré Louvain) ont pour sujet des constructions  antérieures au 20^ème siècle ! Est-ce à dire qu’aucun bâtiment ou œuvre architecturale de valeur n’a été réalisée depuis ? C’est en tout cas tout à fait significatif de la vision de la ville par le maire : tourné sur un « glorieux passé » en l’espèce un mélange d’annexion allemande et d’histoire industrielle faïencière et non tendue vers un avenir à construire ensemble! À croire que rien n’a été construit depuis 100 ans! On s’amusera de « l’oubli » de la passerelle Ludwig, mais on déplorera l’ignorance complète dans laquelle on tient les « nouveaux » quartiers de Beausoleil, de la cité de la forêt, de l’Allmend.

Ce livre aurait pu être celui de tous les Sarregueminois. Le maire actuel a voulu en faire un objet à sa gloire.  Encore une occasion ratée !

il est vrai qu’il aurait fallu penser plutôt que dépenser, ce qui est le contraire même de ce que fait la municipalité, quel que soit le sujet !