Un projet ancien et important vient d’entrer dans sa phase préliminaire – administrative ̶ à la réalisation et l’on peut espérer qu’il aboutira enfin, après de nombreuses années d’attente. Ne nous berçons pas d’illusion cependant : il faudra patienter encore car, sauf accélération brutale et imprévisible – il est plus que probable que, contrairement à ce que se permet le maire en sa cité, le département brûle les étapes légales, par exemple en lançant les travaux avant l’enquête d’utilité publique ̶ , l’on ne voit pas débuter les travaux avant les fin 2011-début 2012.
Trois remarques préalables à notre propos :
il nous paraît très vraisemblable que l’équipe municipale actuelle – son maire en tête ̶ s’attribuera tous les mérites de cette réalisation oubliant, comme à l’accoutumée, que leurs prédécesseurs avaient commencé de déblayer le terrain dans une œuvre de longue haleine, et qu’elle a ainsi, et aussi, bénéficié du travail précédemment effectué ;
comme à l’accoutumée également, le maire et son équipe aux ordres se gardent bien de dévoiler leurs intentions et, bien que ce silence n’ait objectivement aucun intérêt sinon de révéler chaque fois un peu plus leur mépris, de donner la moindre information aux élus de l’opposition – peut-être même pas non plus à leurs propres élus d’ailleurs ;
la phase décisive en étant elle-même à ses balbutiements, nous ne disposons d’aucun élément technique nous permettant de prendre position et de nous prononcer. Cela ne nous empêche pas d’avoir un point de vue sur, en particulier, un certain nombre de principes qui nous semblent tout autant de bon sens que fondamentaux.
Si les giratoires sont un progrès en ce qui concerne les accidents corporels – mais pas forcément les tôles froissées ̶ , ils constituent en revanche un facteur de ralentissement et de bouchon, donc de pollution supplémentaire : pour s’en convaincre, il suffit d’observer ce qui se passe plusieurs fois par jour aux giratoires "ex-Fuji", "ex-Conforama" – l’on aura noté les deux "ex" ̶ et Rotherspitz. Entre autres. En conséquence, tout projet, il y en a, qui maintiendrait des giratoires serait inapproprié et même contraire à l’esprit d’un contournement normalement conçu. Aussi, tous les carrefours empruntés devront-ils être aménagés en échangeurs. À ce titre, le plus important d’entre eux, celui de la Rotherspitz, pourrait très bien, puisqu’il y a un peu de place, être déplacé vers le sud, même si ce n’est que d’une dizaine de mètres : cela permettrait
d’éloigner un peu plus la circulation et ses nuisances des premières habitations de la ville – et incidemment des éventuels clients du futur hôtel ;
de réserver une possibilité d’aménagement d’un « espace verdure » plus étendu, forestier ou autre, donc d’embellissement de l’entrée de ville.
Par ailleurs, le tracé doit tenir compte de deux impératifs environnementaux contradictoires : le bien être des riverains et la préservation de la forêt.
Les riverains les plus pénalisés sont ceux qui se trouvent entre la rue de la Montagne et la route de Nancy. Pour la première, « sous leur fenêtre », il n’y a pas grand-chose à faire – quant à sa situation car, quant à l’aménagement, il y a beaucoup à entreprendre mais nous doutons que l’équipe majoritaire soit en état de s’y atteler. Pour la seconde, qui emprunte le sentier de la partie Buccholz enclavée entre les deux voies, ne peut manquer d’être surpris par le niveau sonore qu’atteint la circulation. Il faut donc éloigner plus le contournement.
Comme il ne semble pas qu’il y ait d’autre solution, il faut passer par la forêt, d’où sa préservation impérative. L’idéal serait bien sûr que la chaussée fût enterrée. Techniquement rien ne s’y oppose. Néanmoins, cette proposition accroîtrait considérablement les coûts, quoiqu’elle offrirait plus de travail, donc plus d’emplois et de pouvoir d’achat redistribué. Mais ne rêvons pas. II reste par conséquent à prendre les dispositions pour :
empiéter le moins possible sur l’espace forestier, ce qui implique une mise en cohérence des parties rives gauche et droite : si la rive droite est à deux sens, il n’y a aucune raison que la rive gauche soit à quatre voies ;
compenser intégralement les surfaces de forêt détruites – d’où l’intérêt d’éloigner l’échangeur de la Rotherspitz ;
réduire autant que faire se peut les nuisances sonores et rejets de carburation (limitation de la vitesse) ;
ceci est important, profiter de l’occasion pour repenser, redessiner, toute l’utilisation de la forêt tant pour les promeneurs ou sportifs que pour la faune et la flore, et la réaménager en conséquence.
Enfin, rive droite, le tracé retenu devra nécessairement tenir compte de l’hôpital : aux nuisances actuelles résultant de son positionnement, il ne faut pas ajouter celle du contournement. Le bruit peut-être réduit – le mieux serait qu’il n’y en eût pas ̶ mais rappelons que le métré de mur antibruit efficace est très élevé ; les rejets atmosphériques sont par contre plus difficiles à maîtriser (et impossibles à neutraliser) en raison des vents. Or les vents dominants sont sud-ouest et nord-est : quoique l’on fasse, ils rabattront cette pollution. Ceux qui ont déterminé l’emplacement de l’hôpital ont négligé des paramètres importants – alors que le contournement était depuis longtemps en gestation. Qu’ils gèrent donc désormais.
René Basset
Voir aussi
http://pagesperso-orange.fr/csds/
http://le-macroscope.over-blog.fr/article-contournement-sud-de-sarreguemines-b-50763436.html