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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 06:45

Ren--Basset-recadr-

 

 

Dans le cadre de la discussion du « budget primitif 2013 » (point 6 de l’ordre du jour), le maire a présenté son « rapport d’activité » qui, traditionnellement, constitue un exercice d’autosatisfaction. Comme on ne nous entretient que de la thèse, il nous a semblé intéressant de formuler une antithèse. Chaque chapitre aurait mérité d’être discuté mais nous nous sommes limités à trois questions  qui nous tiennent particulièrement à cœur : la culture, le sport et l’environnement.

 

« Nous n’avons visiblement pas la même conception du contenu culturel, c’est-à-dire en dernière analyse de ce qu’est la culture. Il aurait peut-être fallu que, dès le début, nous nous mettions d’accord sur une définition commune. Mais l’écart entre les deux visions est tel qu’il aurait sans doute été difficile de trouver un compromis. Insérer « le feu d’artifice de la Fête Nationale » dans les spectacles culturels, il faut quand même le faire ! Néanmoins nous reconnaissons que la saison 2012-2013 s’est rapprochée sur quelques points de ce qui est généralement considéré comme culturel. Pour le reste, vous continuez de confondre culture et divertissement. Il est possible que, dans la société qui est la nôtre, cela lui ressemblerait, la culture soit en train de se dénaturer en divertissement. Cela reste à réfléchir. Mais si tel est le cas, il incomberait au politique de faire ce que le politicien ne peut : résister farouchement à cette dérive.

 

« En ce qui concerne l’éducation physique et sportive, nous sommes d’accord avec vous : elle permet « aux publics concernés de valoriser leurs capacités », nous dirions même de les exprimer, de les développer, et parfois de s’en découvrir de nouvelles ; et elle permet « aux jeunes de s’épanouir ». Le sport est effectivement indispensable à la création et à l’approfondissement du lien social, et un instrument incomparable – vous avez raison d’utiliser le terme d’ « éducation »  ̶  un instrument incomparable donc d’éducation civique. À ce titre il doit être fortement encouragé et soutenu. Or vous allez dépenser, ce ne sera que le début, 1,6 M€ en 2013 pour les études et les premiers travaux d’un nouveau stade. Nous ne sommes pas convaincus de l’opportunité d’un tel chantier,


1 – d’abord parce que votre argumentation, fondée sur l’inondation répétitive du stade actuel se heurte aux questions suivantes : à quelle année remonte la dernière inondation et, combien de fois le stade a-t-il été inondé au cours des dernières décennies ? La réponse devrait permettre de relativiser votre affirmation ;


2 – ensuite parce que le stade de la Blies, qui révèle une certaine coquetterie, ne nous paraît pas si désuet ni si inconfortable qu’il faille qu’on le sacrifie. Il nous semblerait dans ces conditions préférable de lui affecter une solide enveloppe permettant d’améliorer les prestations, et de réaliser les travaux qui, selon les dirigeants de l’ASF, sont nécessaires. Cette enveloppe, en toute hypothèse, sera beaucoup infiniment moins élevée que les millions que votre projet engloutira ;


3 – également parce que la situation de la ville – et incidemment de la Moselle-Est  ̶  dicterait que, en cette période de crise aiguë et de disette financière, l’on fasse porter l’effort sur ce qui constitue les vraies priorités, les besoins urgents et les vrais défis qui se lèvent dans notre cité. Mais, sur ce point encore, nos analyses divergent sensiblement, pour ne pas dire qu’elles sont aux antipodes l’une de l’autre ;


4 – enfin parce que la situation de l’équipe première de l’ASF mérite un rapide examen. Elle est en passe, et j’imagine que nous souhaitions tous qu’elle réussisse dans son entreprise, d’accéder à la division supérieure. Compte tenu de la différence qualitative qui existe entre les deux divisions, celle qu’elle occupe et celle qu’elle va quitter, elle aura sans doute besoin d’être aidée plus qu’elle ne l’est actuellement. Il lui incombera certes de trouver les partenariats nécessaires. Mais, dans la période que nous traversons, cela n’est pas gagné d’avance. La ville pourrait donc être amenée à faire un effort supplémentaire si l’on veut éviter ce que les commentateurs appellent l’ascenseur – lequel se révèle souvent dévastateur. En raison de ce que vous avez déjà engagé dans le football – Neunkirch dont il ne nous apparaît pas que ce fut un investissement prioritaire même si, dans les conditions du moment, nous vous avons donné notre aval ; de ce que vous vous apprêtez à engager, ce sont des sommes qui sont considérables, vous risquez de vous retrouver devant des arbitrages qui se feront nécessairement au détriment d’un besoin ou d’un autre, susceptible d’être plus urgent d’une part ; de rompre les équilibres de subventionnement auxquels les associations, y compris non sportives, sont à juste titre certainement très attentives d’autre part.

 

« L’environnement enfin. Il couvre dix lignes des vingt et une pages de votre rapport d’activité. C’est symptomatique. L’essentiel de votre action, on ne peut parler de politique, se résume visiblement en la matière à la propreté de la ville. Là encore il y a malentendu entre nous : nous ne parlons pas des mêmes choses. Et en admettant que l’environnement se réduise à la propreté, une question se poserait quand même. Vous nous avez beaucoup vanté les canisettes. Elles furent un axe majeur de votre action, c’est dire l’étendue de vos ambitions. Or les distributeurs sont vides et rouillent sur place tandis que les étrons canins ont retrouvé la place qui, apparemment selon les maîtres, leur revient de droit. Vous avez dépensé beaucoup d’argent dans cette opération. Vous êtes-vous interrogés sur les raisons de son échec ?

Vous « dégagez 4000 € en fonctionnement pour la préservation du milieu naturel et les actions contre la pollution ». C’est plus que dérisoire : ridicule. Et symptomatique. Il va de soi que ce n’est pas notre action environnementale à Sarreguemines qui sauverait notre planète. Cependant, 65 % des cancers sont dits environnementaux – et encore retenons-nous la fourchette basse car des chiffres plus élevés sont parfois évoqués. Or les microparticules et les pollutions de tous ordres dégagées à Sarreguemines touchent aussi les Sarregueminois. Mais la commission environnement ne s’est jamais réunie durant les cinq années écoulées. C’est encore une fois symptomatique. L’ensemble de ces remarques nous amène d’ailleurs à nous demander à quoi sert, dans ce contexte, un « médiateur de l’environnement ». À tout le moins la fonction mériterait d’être évaluée.

 

« Comme nous l’avons indiqué, nous aurions encore à dire sur chaque chapitre. Par exemple, combien a coûté à la collectivité votre réception du jury des fleurs, de mémoire en juillet dernier, avec cochon à la broche et orchestre ? Mais nous en resterons-là. Vous avez raison, « un développement harmonieux du territoire de la Ville doit s’appuyer sur une gestion rigoureuse », quelles que soient les circonstances. Après vous être donnés des sueurs froides au début de votre premier mandat, vous êtes venus à une gestion dont nous vous donnons acte quantitativement. C’est donc au qualitatif, le développement harmonieux, que vont nos inquiétudes. Nous ne vous reprochons pas de ne rien faire ainsi que vous semblez parfois vouloir le faire croire. Nous pensons que ce que vous faites ne répond pas aux enjeux de la cité, ni aux défis qui nous sont lancés ».

 

Le maire et l’adjoint au sport nous ont répondu. Pour le maire, ce fut courtois et cela nous a agréablement changés de certaines de ses prestations antérieures. À propos

a – de la culture, le maire a pris acte du distinguo que nous introduisons entre culture et divertissement et estimé que Sarreguemines, dans la programmation qu’elle offre, n’était pas mal placée comparativement à ce qui se fait dans d’autres villes à taille et possibilités égales. Il n’a cependant pu s’empêcher de faire allusion à l’élitisme que suggère la distinction que nous faisons. Or nous récusons fermement le terme car il sous-entend qu’il existe une forme de culture qui serait par nature inaccessible à une certaine catégorie de population, quand nous prétendons non seulement que la culture doit être accessible, et rendue accessible, à tous les habitants de la cité ; plus encore qu’elle est accessible à tous pour peu qu’on veuille bien la faire connaître et la démystifier. En d’autres termes, prétendre à l’élitisme c’est s’éviter d’avoir à faire l’effort de répandre la culture, la vraie, celle dont l’homme est l’unité d’action, de lieu  et de temps ;


b – du sport : l’information est importante et l’on peut s’étonner qu’elle ne figurait pas dans les documents qui nous ont été distribués, mais nous avons appris que pour l’heure la ville ne s’était engagée que sur la création d’une seconde pelouse synthétique et que le stade de la Blies devrait continuer d’exister. Par ailleurs, le débat sur le risque d’inondation du stade actuel a été enrichi d’autres arguments permettant de justifier de façon plus pertinente l’engagement d’un tel projet. Cela ne change rien au fond du problème et au fait que nous estimons qu’il y a, dans les circonstances actuelles, plus urgent à faire (sur ce point rien ne nous a été dit ce qui est normal : nos analyses divergent), mais au moins est-ce « moins pire » que ce que nous redoutions. D’autre part, on peut se demander pour quoi il a fallu notre intervention pour que ces éclaircissements soient apportés ;


c – l’environnement, il me faut d’abord faire amende honorable : il ne s’agit pas de « canisette » mais de « caninette » et j’ai confondu « caninette » et « toutounette ». Mais cela ne change rien non plus au fond du problème tant en ce qui concerne l’action elle-même, qui vise à débarrasser les trottoirs de leurs étrons canins, qu’en ce qui concerne l’absence de véritable politique environnementale. Le maire a souligné que cette politique était transversale. En clair, le fleurissement, les pistes cyclables (mais pas dans Sarreguemines), les espaces partagés entrent pour lui dans une telle politique. Pour nous ce n’est pas le cas.


L’inscription de l’action de fleurissement dans la structure nationale que l’on connaît coûte cher et nous prétendons que l’on peut verdir une ville sans en passer par là (que les économies ainsi faites permettent de planter des arbres). Nous pensons également que la quête d’une fleur supplémentaire, et en dernier ressort de la fleur d’or – le Graal enfin touché  ̶  risque d’orienter le fleurissement vers l’utile (l’obtention du degré suprême) au détriment du reste de la ville, la partie invisible. Or c’est ce qui se passe à Sarreguemines : il y a des zones totalement délaissées quand des contre-exemples ne viennent pas nous démontrer que l’intérêt général a été abandonné au profit de l’intérêt particulier (la Rotherspitz). Enfin, l’on peut faire beaucoup mieux que ce qui a été réalisé et nous avons sur la question des idées bien arrêtées afin de fondre la cité dans son environnement de verdure. Quant aux espaces partagés, nous avons déjà eu l’occasion de le dire, ils ne sont rien d’autre que la reproduction de ce qui existait, sans les trottoirs. Et la part que prend l’automobile dans le partage est léonine, sans que les émissions de volutes parfumées, mais nocives, soient en rien diminuées : il manque à Sarreguemines une véritable réflexion sur la place de la voiture dans la ville, et donc une véritable politique sur le déplacement intra muros de nos concitoyens.


Tout ce qui vient d’être évoqué n’est pas une question droite-gauche. Il y a entre la majorité et nous de profondes divergences d’analyse. Nous estimons par exemple que Sarreguemines est en perte de vitesse depuis de nombreuses années et que, si l’on n’essaie pas d’y remédier, ce mouvement pourrait bien s’avérer inexorable. Partant de là, nous tentons d’imaginer des politiques convergentes qui seraient susceptibles de renforcer l’attrait de notre cité et lui rendre sa dynamique. C’est pourquoi il nous semble, parce que c’est une priorité absolue, que nous ne devons pas éparpiller nos moyens mais les cibler sur cet objectif. Le maire nie pareil diagnostic. C’est aussi plus confortable. Partant, nous ne pouvons évidemment nous entendre.

 

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