personnels en ce qui concerne les points de l’ordre du jour
̶ 16 : et la subvention de 3000 € au comité « Miss ronde lorraine ». Après les 11000 € à l’ASF, cela porte à 14000 €, en deux conseils, le montant de subventions que je considère comme inappropriées et qui sont autant de moins au service et bénéfice de la collectivité des Sarregueminois ;
̶ 25 : j’ai dit au maire que l’on ne pouvait parler d’Écozone à la Rotherspitz. Il me fut répondu que c’était un point de vue mais que ce n’était pas le sujet, ce qui est exact. Mais je tenais à le souligner à nouveau, avant d’y revenir sans doute prochainement ;
̶ 26 : le pôle d’échange multimodal. Précisons-le : nous ne sommes pas à l’initiative de la pétition ! Contrairement à ce que d’aucuns pourraient penser, le diable n’est pas partout. Néanmoins, les auteurs et ceux qui ont signé savent exactement ce que le maire pense d’eux s’ils ont lu le Républicain Lorrain, « Journal de Sarreguemines » du 24 octobre, qui a retranscrit fidèlement le jugement ̶ sans appel ̶ de l’intéressé. De notre côté, au moment du vote, nous avons eu droit à la déclaration habituelle : « vous votez contre l’embellissement d’un quartier de la ville ». Est-il besoin de rappeler que, depuis le début, nous votons contre l’aménagement tel qu’il est mené ? En particulier, nous pensons que la majorité municipale n’a pas encore intégré l’importance de l’espace comme lieu de respiration, de vie et de rencontre – l’agora ̶ dans une ville et qu’au contraire elle le limite tout en l’enlaidissant par ses parkings à ciel ouvert ; qu’une fois de plus, elle laisse au privé le soin d’aménager la cité en lui cédant de surcroît le patrimoine commun (l’ancienne halle). Gageons qu’à ce rythme et si l’occasion se présente elle lui abandonnera également l’aile historique de l’hôpital du Parc ;
̶ 27 : il n’aura échappé à personne qu’après le sophisme préliminaire, la prise de position de la majorité municipale sur les éoliennes d’Herbitzheim ne relève que de l’esprit de revanche, ce qui, comme chacun sait, est de bonne politique ! Et si nous étions hors sujet à propos de l’Écozone, que dire d’un monologue qui a oublié l’essentiel : les éoliennes ne polluent pas, hormis la nuisance du bruit contre laquelle la loi a édicté des normes strictes ; tandis que Hambrégie pollue, moins certes qu’une centrale ordinaire, et répand sa pollution alentour, que les habitants le veuillent ou non.
J’en viens maintenant à l’aspect symptomatique, donc révélateur, de cette soirée. Le maire nous apparut d’emblée très énervé et en petite forme, au point de lancer immédiatement, « ab initio » comme l’a dit René Ludwig, ses premiers traits, alors que personne ne lui avait encore rien demandé. C’en était au point qu’il en bafouillait et ne parvenait pas à terminer ses phrases ce qui, reconnaissons-le, ne lui est pas habituel. Heureusement, pour lui, une fois échauffé, il allait nous montrer qu’il n’avait rien perdu de sa foi. Car lorsque Éric Kamblock, à sa façon, s’essaya à un peu d’humour, il se fit vertement remettre en place, si l’on peut s’exprimer ainsi, par un péremptoire et définitif « non, ce n’est pas de l’humour ».
Et ce fut à l’avenant durant (presque) tout le reste d’un épisode qui peut se résumer ainsi : auparavant nous étions insultés pour ce que nous disions, désormais nous le sommes pour ce que nous disons et pensons. Le maire a réussi là où les mages, depuis des millénaires, ont échoué malgré leurs incessants efforts : lire dans la pensée d’autrui ! Plus fort encore s’il se peut, il sait mieux que nous ce que nous pensons. Comme dans toute pièce de théâtre il y a une chute, celle-ci se produisit, comme il se doit, en toute fin de la dernière scène du dernier acte, quand nous fumes accusés de « crapulerie » parce que nous pensions ce qu’il ne pensait pas. En clair : lui peut interpréter nos pensées, puisqu’il les connait, mais si d’aventure nous nous avisions de faire de même, ce qu’au moment précis où il parlait nous n’envisagions aucunement, alors nous serions des crapules. Ni plus ni moins. Phénomène extraordinaire parce que unique : cette sortie provoqua ce que l’on appelle des « mouvements divers » dans la majorité au point que son auteur, un peu coincé, fut amené à préciser que c’était une plaisanterie. Non monsieur, c’était en termes freudiens ce que l’on désigne comme un « acte manqué », maladresse qui révèle par inadvertance ce que l’on véhicule au fond de soi. D’où ma conclusion :
l’expérience montre qu’en matière
humaine il faut se garder de généraliser les théorèmes. Mais, nonobstant cette approche prudentielle, il m’a semblé remarquer que ceux qui ont l’insulte facile sont également ceux qui ont les
idées les plus courtes. Dit autrement, la qualité des idées est inversement proportionnelle à la capacité d’insulte. Ceci expliquant cela, le lien entre les deux ne paraît pas illogique et, comme
cela doit faire à peu près quatre ans que, par obligation élective, je me fais régulièrement insulter – effet inattendu et désagréable de l’exercice d’un droit démocratique ̶
l’on mesure la capacité que cela représente.