Il faut respecter les communes, leurs représentants et leurs électeurs
En Moselle, les intercommunalités sont actuellement sous les feux de l’actualité. En raison, notamment, de la loi relative à la
réforme des collectivités territoriales mais pas seulement.
Ainsi, dans certains secteurs de notre département, des présidents de communautés font preuve d’autoritarisme et interdisent à leurs vice-présidents ou vice-présidentes de se présenter à une
élection sous peine de retrait de leur délégation. Parfois même en allant jusqu’à faire pression sur les maires lorsque ces vice-présidents sont également adjoints ou adjointes dans l’une ou
l’autre commune.
Ailleurs, le président réclame une discipline de vote sur l'approbation du budget oubliant que, pour obtenir cela, il faut être élu dans une même équipe, sur une même liste et avec un programme
commun. Lui aussi évoque un éventuel retrait de leurs délégations aux élus frondeurs.
Ces attitudes témoignent d’une inquiétante dérive des intercommunalités alors que les délégués y
siègent parce que les citoyens d’une commune leurs ont fait confiance. Ces maires, ces conseillers municipaux sont là pour représenter leurs communes et leurs concitoyens en conjuguant au mieux
leurs aspirations avec l’intérêt communautaire.
Nous, sénateurs de la Moselle, sommes inquiets devant ces dérives qui négligent voire méprisent la cellule démocratique de base que constitue la commune.
Ne rien dire et laisser faire serait accepter la remise en cause insidieuse de ce pilier de notre démocratie et de notre République que sont les communes, ce serait aussi laisser
mépriser les maires et, pire, leurs électeurs.
Jean-Pierre Masseret,
Gisèle Printz,
Jean-Marc Todeschini,
Sénateurs de la Moselle.