Transmis par notre fidèle lecteur MJC, que nous remercions ici.
« Bonjour,
Je me permets de vous transmettre un article paru dans le "Canard enchainé" du 14 mars en page 3.
A vous de juger s'il vaut la peine d'être publier sur votre blog
Non seulement déplorable de n'avoir pas récupérer en temps voulu ce qui revenait à la CNAM, mais cynique de " refiler la patate chaude" de ce dossier à autrui par la suite, la gauche si comme je l'espère sera élue. »
Jusqu'à 800 euros (par assuré! - ndlr GPS) de vieilles dettes oubliées à rembourser d'un coup à la Sécu, c'est le sale coup que mitonne la Caisse nationale d'assurance- maladie (Cnam) pour les millions d'assurés, souvent âgés et en arrêt de longue durée. Ils vont, dans quelques mois, prendre sur la tête une ardoise de 314 millions, avoue au « Canard » le patron de la Cnam, Frédéric Van Roekeghem. Et cette bombe sociale à retardement explosera au nez... des socialistes, s'ils l'emportent le 6 mai. La raison de ce lâche attentat ? Un manque d'enthousiasme avéré des caisses pour recouvrer le montant des forfaits et des franchises médicales instaurés à une cadence soutenue à partir de 2005.
Petit rappel : il s'agissait, à l'époque, selon le ministère de la Santé, de prendre des mesures énergiques destinées à combler le trou de la Sécu et à « responsabiliser les assurés ». Forfait à 1 euro en 2005, franchise à 18 euros en 2006, forfait hospitalier en 2007,50 centimes sur chaque boîte de médicaments comme pour tout acte paramédical, et encore 2 euros pour les transports sanitaires.
Pour huit assurés sur dix, le recouvrement est, sinon indolore, du moins automatique, et donc espacé dans le temps. Après chaque acte médical taxé, lors du remboursement, l'Assurance- maladie déduit le montant de ces participations. «Nous recouvrons chaque année 628 millions de franchises et 450 millions de participation forfaitaire», assure encore Frédéric Van Roekeghem.
Restent les 20 % liés au tiers payant et, pour l'essentiel, aux ALD (affections de longue durée), pris en charge à 100 % parce que atteints de cancer, de diabète ou de sclérose en plaques. Or, pour eux, aucune opération de recouvrement n'a été entreprise depuis 2005 !
Ce problème n'a pas échappé à la Cour des comptes, qui s'est discrètement inquiétée de ces créances en souffrance. La Cnam s'est donc enfin décidée à concevoir une nouvelle application informatique, dite « Gerecre », pour « gestion du recouvrement des créances », censée résorber toutes ces dettes. L'outil a été présenté aux caisses le 2 août 2011, et des salariés ont été envoyés en formation. Tout est prêt pour
une mise en recouvrement.
Sauf que, ces franchises et ces forfaits étant très impopulaires et les sommes demandées considérables pour les gens modestes (parfois plus « modestes » encore que Caria), la belle application informatique - c'est un secret de polichinelle chez les agents - est « bridée ». Le dossier dort sur le bureau de
Xavier Bertrand, qui joue la montre et freine des quatre fers pour retarder sa mise en œuvre. Ce n'est vraiment pas le moment d'envoyer à des millions d'électeurs sans le sou des factures qui représentent, pour certaines d'entre elles, un mois de minimum vieillesse.
Après l'élection, le déluge...