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28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 06:46

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1) Nous avons gagné le premier tour de l’élection présidentielle

 

F. Hollande est en tête et son score est le plus élevé obtenu par un candidat socialiste dans l’histoire de la Vème République – à l’exception de 1988, année de réélection pour F. Mitterrand. A l’inverse, la sanction est sans appel pour N. Sarkozy : 1 électeurs sur 5 seulement a approuvé sa politique et son bilan. Pour la première fois dans l’histoire de l’élection présidentielle, un candidat sortant n’arrive pas en tête au premier tour. Autre fait marquant : le total de la droite parlementaire est historiquement bas. F. Hollande a donc très largement rassemblé les électeurs qui attendent le changement à gauche alors que M. Sarkozy a subi un désaveu massif et clair. C’est à la fois un vote d’adhésion à François Hollande et à son projet – ce dont témoigne la faible dispersion des voix de gauche – et un vote sanction pour le candidat sortant.

 

2) La participation est forte

 

Avec la crise qui n’est pas finie et qui crée de la souffrance sociale, la résignation aurait pu l’emporter. Quant à la campagne outrancière et mensongère de la droite, elle aurait pu susciter une répulsion civique. Au contraire, les Français ont exercé leur souveraineté en se déplaçant massivement pour s’exprimer. C’est une bonne nouvelle pour la démocratie : elle est plus forte que la crise et la finance. C’est aussi un levier pour la gauche, qui pourra compter sur une vraie mobilisation populaire pour soutenir son combat contre les privilèges et la mondialisation sans règles, pour la renégociation du traité d’austérité européen ou encore la réforme juste de la fiscalité pour les classes moyennes.

 

3) Le score du Front national résulte, pour l’essentiel, de la dégradation de la situation économique et sociale après dix ans de politique UMP-Sarkozy

 

C’est un vote de souffrance et de rejet face à un chômage à 10%, à la baisse du pouvoir d’achat, au recul des services publics et face au sentiment de mépris et d’abandon vécu durement par de nombreux Français. Quand M. Sarkozy a été élu en en 2007, le FN recueillait 10 % des suffrages ; en 2012, il frôle les 20%. Candidat de tous les déficits et de toutes les divisions, le candidat sortant restera comme le Président du doublement du Front national.

 

 

4)

Au soir du premier tour, la gauche est forte et rassemblée

 

Elle est forte par son score (44%) et par son unité. Dès le 22 avril au soir, la gauche dans sa diversité s’est retrouvée, sans négociation, sans tractations et sans conditions.

Il faut en remercier les autres candidats de la gauche et saluer Jean-Luc Mélenchon pour le Front de Gauche ainsi que les écologistes qui ont su trouver les mots justes pour appeler immédiatement à se rassembler derrière le candidat du changement. F. Hollande porte désormais les espoirs de toute la gauche.

 

5) Face à une gauche digne et tournée vers les Français, la droite est dans l’affolement et dans la brutalité

 

L’affolement, c’est la demande de trois débats. Pourquoi par quatre, cinq, dix ? Alors que le candidat sortant a raté l’écrit du premier tour, il veut trois oraux de rattrapage ! Mais les Français n’ont pas besoin de plusieurs débats pour se faire leur opinion : ils ont besoin d’un débat franc et honnête, à l’inverse de cette campagne de contre-vérités et de diversion menée par la droite depuis des semaines. Comme M. Sarkozy ne veut surtout pas que l’on parle de son bilan ni de ses propositions, il provoque un débat… sur le débat. En 2012 comme les autres années de scrutin présidentiel, il y aura un débat entre les deux finalistes, entre le bilan Sarkozy et le projet Hollande.

 

La brutalité, c’est l’agression permanente de la part de la droite : M. Wauquiez qui se permet d’insulter François Hollande (« tartuffe »), M. Copé qui prétend que François Hollande se « cache ».

 

L’agressivité, ce sont les arguments outranciers qui sont développés et amplifiés dans l’entre les deux tours.

 

-Le candidat sortant affirme : « Vous allez défaire la France : droit de vote des étrangers, régularisation des sans papiers, nucléaire ». Mais la dilution et l’affaiblissement de la France, c’est la responsabilité de M. Sarkozy et de l’UMP.

Ce sont eux qui sont responsables du déficit commercial record de 75 Mds€. Ce sont eux qui sont responsables de notre perte d’influence en Europe face à l’Allemagne : 10 % de chômage ici contre 7% outre-Rhin. Ce sont eux qui sont responsables de la dégradation de notre système éducatif (12 places perdues dans les classements internationaux depuis 2003) et de la dégradation de notre système de santé (8,7 Mds€ d’aggravation du déficit de la sécurité sociale en 5 ans).

 

-Le candidat sortant affirme : « Vous allez transformer la France en nouvelle Grèce : aggravation des déficits, embauche de fonctionnaires, emplois-jeunes, perte de compétitivité, assistanat ». Mais la dégradation de la situation économique et sociale, ce n’est pas la gauche qui en est responsable, c’est la droite qui gère la France depuis 2002 et M. Sarkozy depuis cinq ans. 612 Mds€ de dette en plus, c’est eux. 1 million de chômeurs en plus en cinq ans, c’est eux. 350 000 emplois industriels perdus en cinq ans, c’est eux. 330 000 pauvres en plus en cinq ans, c’est eux.

 

-Le candidat sortant affirme : « Nous avons protégé la France et grâce à nous, le pays s’en sort mieux que les autres ». C’est le mensonge favori de la droite, mais il ne tient pas quand on compare ce qui est comparable. La croissance cumulée en France entre 2008 et 2011 a été de 0,2% contre 2,6% en Allemagne, 1,7% aux Pays-Bas et 2,7% en Belgique. Entre 2007 et 2011, le taux de chômage a augmenté de 1,8 points en France, contre 1,2 aux Pays-Bas et alors qu’il a baissé de 2,4 points en

Allemagne. En 2011, le déficit public de la France était de 5,7% du PIB, contre 4% pour la zone euro, 1,2% en Allemagne, 3,6% en Italie et 4,3 aux Pays-Bas.

 

-Le candidat sortant affirme : « Dans la crise, il faut de l’expérience ». Mais la seule expérience de M. Sarkozy, c’est celle de l’échec. L’échec est économique et social (cf. ci-dessus). Il est aussi civique et moral. Avec les cadeaux fiscaux aux plus riches – hauts revenus ou très grosses entreprises –, M. Sarkozy a rendu la société française

plus inégalitaire que jamais. En remettant en cause l’indépendance des médias et de la justice, il a abîmé la démocratie. Et dès le soir de son élection, confondant le Fouquet’s et l’Elysée, le yacht de Bolloré et le bateau France, il a donné le spectacle de la proximité avec le monde de la finance et de l’argent, minant la confiance des Français dans leurs institutions.

 

6) Alors que la droite est obligée d’insulter et de mentir, F. Hollande s’adresse à tous les Français et développer ses propositions pour répondre à leurs souffrances et leur donner une espérance

 

Le projet de François Hollande, c’est :

-le redressement économique, industriel et agricole et le soutien au produire français avec une vraie stratégie industrielle (banque publique d’investissement, livret d’épargne industrie, investissement dans la recherche, formation des salariés) ;

-la réorientation européenne, avec d’abord la renégociation du traité Merkel-Sarkozy sur l’austérité, pour remettre l’Europe au service de la croissance et de l’emploi, mais aussi l’exigence de réciprocité commerciale dans les échanges pour combattre le dumping fiscal, social et environnemental ;

-l’équilibre des finances publiques pour retrouver de la souveraineté face aux marchés, avec l’engagement de revenir à l’équilibre des comptes à la fin du mandat en 2017 et de respecter les 3% de nos engagements européens dès 2013 ;

-la justice dans tous les choix, et d’abord la justice fiscale avec une tranche d’impôt sur le revenu à 75% pour ceux qui gagnent plus de 1 million d’euros, mais aussi la justice sociale (retraite à 60 ans pour ceux qui ont leurs annuités, égalité salariale femmes-hommes, revalorisation de 25% de l’allocation de rentrée scolaire) et territoriale (décentralisation, défense des services publics de proximité – école, santé, justice, sécurité) ;

-la moralisation de la vie publique et l’Etat impartial, avec le non-cumul des mandats, la lutte contre les conflits d’intérêt et la corruption, l’indépendance de la justice, la fin des nominations par le « fait du Prince » (audiovisuel public).

 

7) Le choix le 6 mai : continuité ou changement

Si on veut le changement, on vote pour le candidat du changement : F. Hollande. On ne change pas avec Sarkozy.

 

Cinq ans de Sarkozy en plus, ce serait cinq ans en pire : la hausse de la TVA, la remise en cause du contrat de travail et des conventions collectives, le recours aux assurances privées pour la santé et la dépendance, l’austérité pour tous et l’aggravation des injustices fiscales, une Europe condamnée à la récession.

 

Le 22 avril, M. Sarkozy était le candidat sortant. Le 6 mai, il sera le candidat sorti.

Il n’y a pas de fatalité à la crise, à la toute-puissance de la finance, aux délocalisations, à la dégradation des conditions de vie et de travail : il est possible que ça change enfin!

 

C’est l’enjeu du 6 mai et c’est le sens du vote F. Hollande.

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